Salon Arami du 16 novembre au 1er décembre 2013

                                                                                Thème :  " DANS L’INSTANT "

 

Toute création d’une œuvre réalisée dans l’instant,  pour sa spontanéité, sa gestuelle, sa rapidité, préférant l’instantané à la pose, est plus vivante.

 

Masson invente avec Ernst et Miro le dessin automatique. Masson laisse couler la ligne et dessine comme on écrit. L’écriture ou la poésie entrent parfois dans la composition picturale de l’artiste. L’importance du geste est essentielle au thème, à cette notion du temps, de l’immédiat. On pourrait joindre à ces idées l’écriture proposée par Claude Viallat, qui consiste à se servir d’un motif répété comme avec un pochoir et qui fait office de caractère de lettre. Une notion très prononcée de l’espace-temps est particulièrement affirmée dans le travail gestuel de Jackson Pollock ou de Mark Tobey, ils remplissent toute la surface s’aidant d’une délirante gymnastique gestuelle dont l’outil pour Pollock est parfois une boite de conserve percée.

 

 

Peindre dans l’instant, d’une façon instinctive est primordial à la démarche sensorielle de l’artiste. Le va et vient figuratif/non figuratif chez De Kooning, entre autres dans les tableaux de femmes, montre bien cette gestuelle qui vient chercher les formes, les affirme, les rend vivantes. La plus belle démonstration sur le thème de l’instant est celle de Claude Monet qui peignit la Cathédrale de Rouen plusieurs fois, du même endroit, mais sous des lumières différentes, c’est réellement un travail sur l’instant. Il en est de même avec Paul Cézanne  avec la montagne Ste Victoire ou certain paysage où l’urgence le force à dire l’essentiel et à ne pas peindre les détails. Ce travail dans l’urgence oblige à se diriger vers une forme d’abstraction.

 

Il faut parler et c’est incontournable de la peinture dite « abstraction lyrique » basée bien souvent sur la gestuelle et la rapidité d’expression. Les sentiments du moment priment dans cette expression lyrique, cela est comparable à la création d’une chorégraphie. Il y a dans cette démarche de la gestuelle, dans un espace/temps, un rapport avec la musique. Certaines manifestations picturales en public s’appuient sur les rythmes,  le spectacle est total : musique + peinture + danse. C’est ce qu’on appelle une performance. Georges Mathieu a longtemps pratiqué l’art de la gestuelle devant un public. On peut y ajouter toutes les actions spontanées et instinctives comme les gestes déroutants des « Dada » sous l’égide de Marcel Duchamp. A cette liste on ne peut pas oublier les actions volontaires et parfois brutales d’Arman où le geste accompagnait la création de l’œuvre en sciant des violons ou en brûlant des pianos. Et puis il y a le body painting et l’Art tch’an en Chine.

 

Mais tout l’art de l’instantané réside surtout dans la photographie. Seulement la photographie fige, et n'a qu'un œil  (objectif) elle ne rend pas compte non plus de tout ce que l'esprit capte de l'instant et qui est invisible.

 

Michel Savattier

 

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La peinture de Elisabeth Gore
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